La fondation de l'Institut Electrotechnique de Toulouse en 1907 répond à la nécessité de former du personnel technique pour les usines des Pyrénées qui s'électrifient. Dans une moindre mesure, l'Institut a vocation à fournir une assistance technique sur les installations hydroélectriques avec la création dès 1907 d'un Bureau de Contrôle et d'Essais Mécaniques et Électriques. Dès 1910 Charles Camichel est sollicité par les industriels pyrénéens pour résoudre des problèmes d'hydraulique, tel que les coups de bélier dans les conduites forcées. Le lien avec le secteur aval et l'orientation hydraulicienne de l'Institut se confirme, et en 1913 Charles Camichel équipe un laboratoire d'hydraulique au sein de l'Institut d’Électrotechnique et de Mécanique Appliquée de Toulouse dont l’objectif est de mener "toutes études théoriques et expérimentales de tous problèmes hydrauliques en vue de leurs applications à l'industrie". En 1920, par la convention signée entre l'Université de Toulouse et la Ville, un second site dédié aux essais hydrauliques est installé sur la chaussée de Banlève. Dès 1924, les études hydrauliques sur modèles réduits prennent de l’ampleur. Plus vaste, le laboratoire de Banlève permet la construction de volumineuses maquettes d’ouvrages hydrauliques, canaux ou bassins fluviaux. Selon les lois de similitude, les résultats des études menées sur les maquettes sont extrapolées à l’ouvrage grandeur nature en vue de le dimensionner et d'en prédire le fonctionnement sous différents régimes. Les laboratoires, agrémentés, accueillent également des essais techniques d'équipements ou d'installations hydrauliques par le biais du Bureau de Contrôles et d’Essais Mécaniques et Electriques (essais de turbines, essais de rendement de stations de pompages, d'usines hydroélectrique, essais de restitution, tarage de moulinets hydrométriques...).
Suite à la réorganisation de l'Institut de Mécanique des Fluides débutée en 1968, l’ensemble des activités d’essais est confié au Service d’Études Techniques fondé en 1974. En 1990 le SET est intégré au groupe de recherche HYDRE (Hydrodynamique de l'Environnement) de l'IMFT, puis cesse définitivement son activité en 2001.
Variés, ces essais témoignent d'une activité contractuelle importante dont les nombreux commanditaires sont d'instances publiques ou privés, locales, nationales ou étrangères. Jusqu'à l'association de l'Institut de Mécanique des Fluides avec le CNRS au début des années 1960, le personnel du laboratoire est rétribué grâce à ces prestations de service.
Ces essais relèvent de problèmes qui intéressent alors directement l’ingénierie hydraulique et hydroélectrique et s’appuient sur des études théoriques ou expérimentales menées dans les mêmes laboratoires : Études sur les lois de similitude (modèles réduits), méthode chronophotographique, recherche sur les barrages déversoirs, sur les barrages mobiles, détermination de profils d’ouvrages pour limiter les affouillements, études sur les vannes de fonds, les évacuateurs de crues, évacuateurs souterrains et problèmes des surpressions dans conduites forcées, études et dimensionnement de cheminées d’équilibre, mise au point de méthodes de mesures et de méthodes de calcul graphique, numérique ou hybride, études sur les grilles immergées (pertes de charges), études sur les écoulements à surface libre (intumescences dans les canaux découverts), études sur l’élimination des couches limites appliquées aux ouvrages hydrauliques (déversoirs, prises d’eau, piles de ponts, coudes de canaux), hydrologie dans les milieux souterrains, étude du sillage de corps immergés, étude sur les tourbillons et vortex...etc. A partir de la seconde moitié des années 1970 les grandes études sur de vastes aménagements hydrauliques laissent progressivement place à des études d'hydrologie fluviale (protection contre les inondations à partir de modèles réduits de littoraux ou de bassins fluviaux, systèmes d'irrigation...etc). Les études sur modèles réduits sont peu à peu remplacées par des modèles numériques. Les thématiques environnementales font leur apparition avec des études sur les problèmes de pollution des eaux, la modélisation d'écosystèmes, l'étude des passes à poissons, les problèmes d'assainissement des eaux urbaines